La Controverse Sur La Pilule Contraceptive à Porto Rico Revisitée

2024 Auteur: Steven Freeman | [email protected]. Dernière modifié: 2023-12-17 08:17

Dans les familles Latinx, les deux questions les plus redoutées que nous recevons en tant que femmes dans la vingtaine sont «qu'en est-il de votre petit ami?» qui se traduit par «où est ton petit ami?» et "quand vous mariez-vous?" qui signifie "quand vous mariez-vous?" Devinez quelle question vient après cela. Pour une femme comme moi, qui explore toujours mes objectifs et ma carrière, la pilule contraceptive, en tant que méthode emblématique de la contraception féminine, symbolise le contrôle et le choix.

La pilule était une innovation révolutionnaire. Outre le rôle énorme qu'elle a joué pendant la révolution sexuelle, la pilule a donné aux femmes le pouvoir de poursuivre une carrière à plein temps, de vivre d'une manière qui était inimaginable à travers l'histoire. Cela signifiait la libération des femmes.

Mais avant que le médicament ne soit validé pour sa sécurité aux États-Unis, il a été testé de manière contraire à l'éthique sur plus de 1500 femmes à Porto Rico du milieu des années 1950 au début des années 60. Les femmes, principalement des ouvrières agricoles pauvres, ont reçu la pilule gratuitement et ont dit que si elles la prenaient régulièrement, elles ne tomberaient pas enceintes. Ce qu'on ne leur a pas dit, c'est qu'ils étaient des sujets de test, que la prise de la pilule avait des risques et des effets secondaires et qu'elle n'avait été testée que sur une poignée de personnes, et principalement des rats, avant de se rendre sur l'île.

Bien que ce soit l'un des programmes les plus controversés de l'histoire portoricaine, il est moins discuté dans l'histoire américaine de la pilule, qui se concentre souvent sur les contributions de Margaret Sanger.

Les créateurs Dr. John Rock et Dr. Gregory Pincus ont d'abord testé le contraceptif, appelé Enovid, à Boston sur 50 sujets. En raison des effets secondaires négatifs, la plupart des femmes ont rapidement abandonné l'essai.

Gregory Goodwin Pincus, co-inventeur de la pilule contraceptive orale le 26 juillet 1960.

L'équipe de recherche a alors décidé de mener le plus grand essai humain à Porto Rico. De nombreuses zones étaient pauvres et surpeuplées, et Pincus était préoccupé par le contrôle de la population mondiale. Il n'y avait pas de lois anti-contraceptives et un désir clair de formes de contraception dans les nombreuses cliniques là-bas. Ils voulaient également prouver que les femmes non éduquées pouvaient l'utiliser avec succès, pour montrer que n'importe quelle classe de femmes, où que ce soit, pouvait l'utiliser.

Les chercheurs ont trouvé leur groupe témoin dans le village agricole de Humacao. Les pilules données gratuitement aux femmes contenaient trois fois plus d'hormones que la pilule aujourd'hui. Bien que trois femmes soient décédées dans ses premières années, aucune autopsie n'a jamais été faite pour confirmer la cause du décès. Les femmes de la ville ressentent encore du ressentiment face au manque de transparence du dépistage de la pilule des années plus tard.

En 2004, le Chicago Tribune a interviewé Delia Mestre, alors âgée de 60 ans, une assistante sociale hospitalière qui voyageait à l'époque pour promouvoir la pilule. Elle a déclaré au journal: «Nous avons tous sauté dessus rapidement et n'avons pas regardé en arrière», se souvient Mestre. "On a dit aux femmes que c'était un médicament qui les empêcherait d'avoir des enfants qu'elles ne pourraient pas soutenir."

Avant la pilule, la seule autre option était «la operacion», une procédure d'hystérectomie ou de ligature des trompes. Beaucoup de femmes n'avaient aucune idée que la procédure était permanente, l'idée de «nouer les tubes» faisait croire aux patientes qu'elle était facilement défait.

À propos du programme de recherche et de la procédure de test, Mestre a demandé: «Pourquoi personne ne nous a laissé prendre certaines décisions par nous-mêmes?»

Les critiques portoricains ont comparé les essais à la recherche sur la syphilis menée par le gouvernement américain sur des hommes afro-américains, au cours de laquelle les chercheurs ont délibérément omis de soigner les hommes noirs atteints de la maladie afin de voir ce qui se passe quand elle n'est pas traitée.

Une femme enseigne les méthodes de contrôle des naissances à Porto Rico dans les années 1960.

Le 9 mai 1960, la pilule a été approuvée pour la première fois comme méthode contraceptive par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Après cela, des inquiétudes ont commencé à se répandre au sujet des complications du médicament. Deux ans plus tard, la FDA a été informée que 26 femmes souffraient de caillots sanguins, dont six mouraient. Dans les années 1970, la pilule était liée à des décès dus à des crises cardiaques, des caillots sanguins et des accidents vasculaires cérébraux mortels, ce qui a provoqué des audiences du Congrès. Les tests Humacao ont conduit la FDA à appliquer des directives plus strictes pour les essais cliniques à venir et sont devenus le fondement d'une loi exigeant la divulgation des tests.

En tant que femme de couleur, cela piquait de découvrir que cette réussite médicale emblématique s'était faite au détriment de tests contraires à l'éthique sur des femmes déjà marginalisées. Pendant le Mois de l'histoire des femmes, il est important de se rappeler que les droits reproductifs, la liberté sexuelle et la libération des femmes, en général, ont avant et encore aujourd'hui un prix. Les femmes de Humacao ont risqué leur vie sans le savoir pour que nous ayons le privilège de nous livrer à nos plaisirs et à nos choix.