Voici Comment Les Envois De Cocaïne Sont Arrivés à El Chapo

2024 Auteur: Steven Freeman | [email protected]. Dernière modifié: 2023-12-17 08:17

Tout le monde connaît Joaquín Guzmán Loera comme El Chapo, mais pour Jorge Cifuentes Villa, il était Don Joaquín. La première fois qu'il l'a rencontré, il y a plus de 15 ans, le pivot mexicain l'a reçu au pied de l'avion qui l'avait emmené dans sa cachette dans les montagnes armé d'un pistolet en or et incrusté de diamants à la taille et d'un fusil AK. -47 accroché à l'épaule. Il n'y avait pas de jeu avec cet homme.

Le Colombien, membre d'un clan bien connu des trafiquants de drogue et qui a été extradé vers les États-Unis en 2012, a ainsi entamé plus de six ans de collaboration avec El Chapo, qui avait tous les détails en ce mercredi devant le tribunal fédéral de Brooklyn dans lequel Guzmán est jugé depuis le mois dernier.

Cifuentes est arrivé à la cachette d'El Chapo dans le but de faire des affaires avec le cartel de plus en plus puissant de Sinaloa et de découvrir qui avait tué son partenaire Humberto Robachivas Ojeda au Mexique. "Je voulais savoir qui c'était pour savoir si ma vie était en danger", a déclaré le témoin, qui lui a donné un hélicoptère vintage américain moderne pour se mettre du bon pied dans le cercle de son hôte. Ils étaient capables de transporter une charge allant jusqu'à 400 kilos de cocaïne. "Ces appareils ne ressemblaient pas à des avions, ils ressemblaient à des fusées", a-t-il souligné. "Vous avez besoin de pilotes très expérimentés."

Une première cargaison de 350 kilos décolle avec succès du département colombien de Chocó, où la famille Cifuentes possède un ranch, et atterrit avec succès près de Zihuatanejo, Guerrero. Le Colombien a assuré que malgré l'achèvement de la mission, des aéronefs aussi "expérimentaux" et difficiles à piloter ne lui offraient pas l'assurance de leur confier une cargaison aussi précieuse. Mais El Chapo, a-t-il dit, a insisté pour les utiliser parce que "le radar ne le détecte pas".

Jusqu'à ce qu'une autre expédition de 400 kilos dans un Lancair n'atteigne jamais sa destination. Les Mexicains pensent initialement que les Colombiens n'ont jamais envoyé l'avion, jusqu'à ce que la nouvelle d'un avion écrasé dans une région montagneuse apparaisse dans les médias. Le pilote sous ses ordres s'appelait le Wild Fool, a-t-il dit.

Meurtre

Les vols des narcoaviones sont annulés après le meurtre en 2007 de Fernando Cifuentes, frère de Jorge et ex-pilote de Pablo Escobar, qui avait été chargé de les organiser. Le témoin a souligné qu'il ne sait toujours pas qui l'a tué, mais d'autres trafiquants de drogue colombiens ont été identifiés comme responsables.

En conséquence, Cifuentes a expliqué qu'il avait déménagé au Mexique et avait de nouveau rencontré El Chapo dans la cachette des montagnes, qu'il avait maintenant trouvé avec plus d'hommes et plus d'armes, y compris des «armes anti-aériennes». Ils conviennent que Cifuentes continue de gérer l'infrastructure de sa famille, mais depuis l'Équateur, où il déménage.

Là, il achète des entrepôts, établit des routes et contacte un fournisseur en Colombie - Gilberto el Político García - qui livre la cocaïne à une ville frontalière équatorienne, a-t-il expliqué. Avec cela, ils organisent un premier envoi financé par "don Joaquín", qui envoie l'argent au fournisseur colombien via un réseau de blanchiment qui implique l'achat de cartes de débit Visa aux États-Unis et au Canada, auprès desquelles le espèces aux guichets automatiques colombiens. "Comme Don Joaquín me donnait de l'argent, j'ai acheté la cocaïne."

Militaire acheté

Avec les fonds de Chapo, Cifuentes achète 6 tonnes au département colombien de Putumayo, une zone contrôlée par la guérilla des FARC, et le politicien les emmène dans les villes équatoriennes de San Lázaro et Esmeraldas. Dans son témoignage, il a assuré que le mouvement de l'énorme cargaison était protégé par des militaires équatoriens qui avaient été soudoyés pour les transporter dans leurs propres camions. "Les camions de l'armée ne sont pas contrôlés, il n'y a aucun risque de perte ou de saisie de cocaïne", a-t-il expliqué. Les soldats envoyés par le capitaine Telmo Castro les ont chargés en rar et ont transporté la cocaïne pour 6 tonnes.

L'année suivante, ils essaient à nouveau, mais El Chapo insiste sur le fait qu'il veut une cargaison de 8 tonnes. Cifuentes a déclaré qu'il ne disposait que de 6,5 barils au moment où le requin est parti pour la rencontre avec les hors-bord et qu'il souhaitait poursuivre l'opération. "Il m'avait déjà fait perdre 6 tonnes parce qu'il était capricieux." Guzmán ignore et ordonne d'attendre pour ramasser les 8 tonnes.

L'attente se traduit par une catastrophe lorsqu'une opération anti-drogue des autorités équatoriennes frappe l'entrepôt de Cifuentes à Guayaquil et que la cargaison est saisie avant de pouvoir être expédiée. El Chapo, selon Cifuentes, a blâmé le fournisseur colombien et lui a demandé de l'aider à le kidnapper. Mais ils n'ont jamais réussi à le localiser pour que les tueurs à gages le trouvent.

Ce serait leur dernier travail ensemble, selon leur témoignage. Le trafiquant de drogue colombien a fini par être détenu au Venezuela en 2012 et extradé vers les États-Unis, où il purge une peine de prison.

Plans déjoués

Dans son témoignage, Cifuentes a également parlé de divers plans pour acheminer le médicament au Mexique. Lors d'une réunion avec El Chapo en 2007, il a rencontré un dirigeant de la compagnie pétrolière d'État mexicaine, Pemex, qu'il a identifié comme Alfonso Acosta, avec qui ils ont discuté de la possibilité de faire passer de la cocaïne dans des pétroliers en Équateur et de les décharger dans les ports mexicains.

À une autre occasion, a-t-il rappelé, un homme d'El Chapo en Amérique centrale a proposé au cartel d'acquérir un bateau de croisière. En fin de compte, ils ne le font pas.

Pot-de-vin et meurtres

Interrogé par le parquet, Cifuentes a reconnu avoir ordonné la mort de cinq personnes, dont trois ont été tuées.

Il a également reconnu avoir soudoyé un fonctionnaire de la Direction nationale des impôts et des douanes colombiennes (DIAN) pour pouvoir se soustraire aux impôts, d'autres fonctionnaires pour changer ses empreintes digitales pour d'autres dans l'état civil colombien et pour effacer les documents de son temps en prison. en 1984.